IMAGINATION OU REALITE ?

- S’il te plait Léa, dis-moi où tu es. Je me fais du souci. Reviens à la soirée s’il te plait…
Je n’étais pas en état d’écouter la suite de ce message vocal. La nuit était tombée, et la seule chose que je pouvais faire, c’était pleurer, et avancer droit devant. Il m’était impossible de savoir depuis combien de temps je marchais dans la pénombre, ni depuis quand elle s’était transformée en noir complet. Il n’y avait que la lumière de la Lune qui éclairait mes pas, ainsi que l’éclairage de mon téléphone qui continuait de jouer les messages de mon petit ami. Enfin, ex petit ami. Je n’avais rien gagné à être allée à cette soirée. Trop d’alcool, trop de personnes superficielles, trop de conneries là-bas. Et trop de nanas qui s’attaquent à des mecs en couple. Je haïssais cette vie. Perdue dans mes pensées, je continuais de m’enfoncer dans la forêt qui bordait le lac Apopka. Les branches craquaient sous le poids de mon corps, le vent faisait trembler les arbres qui perdaient leurs feuilles à cette période de l’année. Je n’étais pas seule dans ce bois. Des animaux rodaient, mais je n’y faisais pas attention. Je poursuivais ma route, droit devant, jusqu’à rencontrer l’eau glaciale. C’était devenu calme. Il n’y avait plus un bruit maintenant. La douceur de la lumière lunaire se réfléchissait dans le lac. Assise, les genoux collés contre ma poitrine, il m’était impossible d’arrêter de pleurer. Stupide soirée. Stupide copain. Stupide mentalité. Stupide vie. C’est alors que j’entendis des aboiements, des hurlements. Les oiseaux, eux, volaient déjà en direction de la ville de manière rapide.

- Putain de m…
Je croyais rêver. Les larmes floutaient ma vision, mais je le voyais distinctement. Je ne pouvais dire ce que c’était. Une météorite. Un satellite. Un avion. Peu importe, l’objet fonçait droit au milieu du lac, à une vitesse incroyable. Je me secouais un peu, me reculant de l’eau à l’aide de mes mains et mes pieds. C’est la bouche grande ouverte que j’assistais à ce spectacle. La masse avait disparu dans l’Apopka, laissant un énorme cratère dans l’eau qui se referma bien rapidement. Un bruit sourd retentit alors. J’avais l’impression que mes tympans allaient exploser, c’est pourquoi je crus bon de boucher mes oreilles à l’aide de mes mains. Mais rien. Le bruit m’assourdissait. Puis plus rien. Le silence réapparut. Un silence implacable. Me relevant doucement, mes yeux étaient rivés sur l’étendue d’eau qui était redevenue lisse. Pourtant, je me reculais doucement, en direction du bois que je venais de traverser. Je voulais fuir, comme tous ces animaux avant la chute de l’objet. Mais il m’était impossible de bouger rapidement. Ce qui me fit réagir fut un énorme flash qui jaillit du lac, qui m’aveugla instantanément. Apeurée, je pris la fuite, sans me retourner, n’ayant qu’une envie : rentrer chez moi. Je sais que je n’étais pas la seule à voir les événements. Mais je ne voulais pas être prise pour une bête de foire. C’était il y a quatre ans.

DISCRETION ET INTEGRATION

- Vous désirez quelque chose ?
- Hum ... Deux cheeseburgers, et 3 portions de frites, plus un grand coca s'il vous plait, répondis-je d’une traite.
- Je vous apporte ça toute suite.
- Et vous prenez pas la commande de mes amis ?
J’avais toujours eu une faim de loup, mais à cette heure-ci, j’aurais pu dévorer 3 hamburgers de la taille d'un éléphant chacun. La réaction de la serveuse m’avait quand même étonnée, qui avait présumé que cette commande était pour le groupe de 3 personnes que nous étions. Un groupe de trois aliens, bien sûr, sachant que je ne faisais généralement confiance qu'aux gens venant de la même planète que moi. J’avais toujours été comme ça, aussi méfiant des êtres humains, bien que je se sente bien au beau milieu de ceux-ci. Une fois les commandes prises, la serveuse tourna les talons pour rejoindre la chaleur de l'enfer : les fourneaux. Moi, je m’aventurais à jeter un coup d'œil vers la courbe généreuse se trouvant vers ses bas-reins. Une cambrure parfaite et plus que désirable. Hypnotisé par le spectacle qui s'offrait à moi, j’en avais complètement oublié mes deux amis qui continuaient de murmurer sur leurs origines.
- Ho, tu te réveilles ?
- Désolé, j'étais en train de penser que j'en ferai bien mon quatre heure.
Bien que je ne donnais pas ma confiance à un humain, j’adorais prendre du bon temps avec les jolies créatures d'ici. Un passe-temps comme les autres, que je trouvais tout à fait normal, vu le potentiel charnel dont je disposais ici. Mes amis commencèrent alors à rire, devant cette absence que j’avais eue. Ils commençaient à me connaitre maintenant, après toutes ces années.
- Hé merde ! Fallait qu'on tombe sur la table où il n'y a pas de Ketchup, s’exclama Kyle.
- File-moi la moutarde, j'vais arranger ça, répondis-je instinctivement.
- Marth, tu vas pas faire ça au milieu de tout le monde ?!
- T'inquiètes pas, personne ne remarquera. Et puis, on est jamais mieux servi que par nous-même non ?
Un silence s'installa, ils ne préféraient pas me répondre et me laisser dans son idéologie sur les terriens.
- Alors, Heinz ou une marque de grande surface ?
Kyle me fit des gros yeux pour qu'il se dépêche, et j’attrapais alors la bouteille de moutarde qu'on me tendit. Ramenant le flacon vers moi, je le serrais de plus belle, tout en me concentrant sur celui-ci. Le liquide contenu dans le récipient commença alors à perdre sa couleur ocre, une couleur qui lui avait toujours été attribué, pour prendre un aspect rouge cinabre. La couleur envahit alors tout le fluide goûteux, pour ne laisser aucune trace de moutarde. D'un air satisfait, je reposais la bouteille sur la table.
- Tu vois, y a pas mort d'hommes !
- Voilà ce que vous avez commandé, déclara la serveuse avec un sourire, n’ayant rien vu de ce qu’il venait de se passer.
- Merci charmante demoiselle.
La serveuse commença elle aussi à prendre la même couleur que le Ketchup, avant de prendre congé de ses clients. Alors que j’engouffrais l'un de ses hamburgers d'une façon peu classe, Devon se mit à se plaindre.
- Elle se fout de ma gueule, il est encore congelé son truc ! Marth ?
-Ch'croyais que ch'devais pas faire ch'a devant kout le monde. Rappelle la !
- Et je croyais qu'on était jamais mieux servi que par nous-même ?
- OK, donne moi ch'a. Mais ch'i ku m'prends pour kon micro-onde, ku vas pacher un ch'ale quart d'heure ! », dis-je, prêt à réchauffer le repas de mon ami grâce à mon don.

JOURNAL DU 24 AOUT 2011

Un flash fait trembler toute la Floride.

2h37. C’est l’heure à laquelle tout l’Etat a pu voir le ciel s’illuminer durant 23 secondes ce matin. Selon les nombreux témoins, un faisceau lumineux blanc s’est élevé dans les airs, avant de s’élargir pour occuper tout le panorama stellaire. Il s’est ensuite rétrécit pour finalement ne plus être visible.

« C’était comme si un écran blanc éblouissant avait entouré la Terre pendant un instant, avant de disparaitre comme il est apparu. », rapporte un habitant de Miami. « J’ai d’abord cru à un spot d’une des boites de nuit de la ville, avant que la lumière se mette à prendre tout le ciel. En y réfléchissant après, le faisceau du départ était pas mal éloigné du centre. Je ne sais pas d’où ça venait, ni ce que c’était. »

Et les experts non plus. Les premiers rapports évoquent un phénomène inexplicable, jamais vu auparavant sur le globe. L’épicentre – si on peut l’appeler ainsi – du long flash semblerait se trouver entre la ville d’Orlando et la ville d’Ocala. Des fouilles sont en ce moment réalisées sur la 44, route longeant de nombreux lacs où l’eau s’est recouverte de poissons morts. Aucune autre information n’a été divulguée sur la nature de ce flash, ni des conséquences qu’il a eu sur le reste de la faune et de la flore.

Autre fait, certaines personnes racontent avoir vu un flash semblable mais beaucoup moins puissant il y a 4 ans de cela, jour pour jour. « Je sortais d’une soirée entre amis quand j’ai décidé de faire un tour près du lac Apopka. Là, j’ai vu quelque chose s’écraser dans l’eau et il y a eu un grand flash semblable à celui de ce matin, mais moins puissant. », rapporte Léa Stevens, une jeune femme de 22 ans. « Je n’ai jamais parlé de cette histoire parce que ça m’a vraiment effrayé. Aujourd’hui, maintenant que je sais que d’autres personnes l’ont vu, j’ai le courage de raconter les événements. Il n’empêche que la peur est toujours présente, surtout maintenant que l’événement s’est reproduit. »

De nombreuses hypothèses font déjà leur apparition. Canular monté de toute pièce, phénomène paranormal. Rien n’est sûr pour le moment, mais tout est mis en œuvre pour découvrir le fin mot de cette histoire.

Orlando Sentinel

LA MISSION DE LA REINE

Le vaisseau Atoma ne devra pas décoller de la planète Terre, tant que tous les Vahés ne seront pas à l’intérieur, prêts à décoller. Il vous est formellement interdit de repartir sans l’un d’entre eux. Vous pourrez utiliser tous les moyens possibles pour les ramener sur notre planète. Cette mission est de la plus haute importance, notre espèce étant menacée de jour en jour d’être découverte par les Terriens. Plus nos habitants resteront là-bas, plus nous sommes exposés à des dangers. Les ramener est donc primordial et obligatoire. Nous attendons votre retour sur la planète Veïa.

Votre reine.