« T’es pas encore parti ? ». Mon sac à la main, à la recherche d’un dossier que j’avais étudié toute la nuit mais qui avait mystérieusement disparu, je fus surpris par la voix qui s’éleva derrière moi. Cette voix, je la connaissais. Et bien heureusement, car c’était elle qui m’engueulait depuis ma naissance. Je me retournais pour faire face à mon père. Dans ses mains se trouvait le fameux dossier, que j’avais discrètement emprunté dans son coffre-fort. Malheureusement, j’avais été pincé, et il détestait que je mette mon nez dans ses affaires. J’affichai un sourire innocent, même s’il savait très bien que j’étais coupable. « Je sais pas comment il est arrivé jusqu’à moi. Je crois que c’est par magie. » « Qu’est-ce que je t’ai déjà dit à propos de cette affaire ? » « Tu sais très bien que c’est relié à ce qu’il s’est passé y a quelques jours ! Pourquoi il était dans le dossier de l’affaire du flash alors ? » « Nathéan, cette histoire a déjà détruit la réputation de cette famille, donc je te demande d’arrêter une bonne fois pour toute ! » « Mais… » « Y a pas de mais ! C’est fini Nathéan ! »
Ma mâchoire se serra. Mon père le cachait quelque chose, c’était obligé. Lui et ma mère avaient suivi de très près les phénomènes qui avaient eu lieu, il y a quatre ans. Ils avaient gardé tous les témoignages – même s’ils n’étaient pas nombreux – et cela ressemblait grandement au flash que toute la Floride a vu fin juillet, à l’exception près que l’événement d’il y a quatre ans n’avait touché qu’une partie de la ville. Le mystère était resté intact, jusqu’à ce que ma mère trouve des preuves évidentes d’une arrivée extra-terrestre. Le jour suivant cette découverte, quand elle se décida à parler de sa théorie, ses preuves avaient disparu, la faisant passer pour une folle auprès de toute la ville. C’est là qu’elle perdit son poste de shérif d’Orlando, et que notre famille fut considérée de « dérangés mentaux ». Il n’y avait que ma sœur, Blodwyn, qui avait échappé à tout ça.
Je tournai à nouveau le dos à mon père. Il savait que je n’allais pas abandonner, c’est pourquoi il ne changerait pas le code de son coffre-fort –je finirai quand même par le trouver. J’attrapais alors une pomme et me retournai à nouveau. « Tu vas être en retard pour ton premier jour. » « Je le suis déjà ! »

Je claquai la porte et pris ma voiture, direction l’université. Encore une année dans cet établissement. La sixième. Non, je n’ai pas redoublé. J’ai juste sauté une classe il y a des années, et changé de cursus l’an dernier. L’année où tout a changé. J’étais passé de capitaine de l’équipe de Lacrosse, et de gars le plus populaire de la fac, à l’outsider qui étudie la criminologie et qui fait l’objet de toutes les moqueries. Bien sûr, plusieurs personnes me redoutent. Pourquoi ? La réponse est simple : je peux détruire leur réputation aussi vite que la mienne a été réduite à néant. J’ai hérité des compétences de « détective » de mes parents, et c’est comme ça que je me fais mon fric. Résoudre les affaires des gens contre de l’argent, c’est du gâteau pour moi. « Hey Downey ! Comment vont tes petits amis tous verts ? » « Oh, ils sont pas venus te chercher encore ? Ils m’ont dit qu’ils faisaient une enquête sur la médiocrité humaine et je leur ai conseillé de t’enlever. Je suis sûr qu’ils auront de très bons résultats grâce à ta déficience intellectuelle. » « Fais gaffe à ce que tu dis Downey sinon … » « Sinon quoi ? Tu vas demander à Keith de venir te protéger ? J’ai cru comprendre que vous vous êtes énormément rapprochés ! » « J’vois pas de quoi tu parles, ce mec est un gros trou du cul. » « Gros trou du cul ? Et ton micro-pénis arrive à lui faire ressentir un peu de plaisir quand même ? Parce que si j’en crois cette photo que j’ai prise hier soir, on vous voit très … liés. J’te laisse garder la photo en souvenir, j’en ai d’autres au cas où je dois prévenir tout Orlando que tu joues pour l’autre camp, et je parle pas de Lacrosse. Allez, bonne bourre Matt. » Je commençai à marcher sur le parking, laissant ce pauvre sportif seul avec ses craintes que son secret soit dévoilé. J’entendis un « Va en enfer, Downey ! ». Oui, je pense que je finirai ma vie après ma mort là bas, vu tout le chantage que je fais, et les mensonges que je raconte.
Il y a un an, du moins à la fin de ma dernière année en sport, j’aurais déjà été rejoint par plusieurs joueurs de l’équipe de Lacrosse, et par les petits bourges de la ville. L’élite de la faculté, ceux que tout le monde connait et rêve d’être. Aujourd’hui, je n’ai plus rien à voir avec eux, et contrairement aux trois quarts des élèves de cette école, je n’ai rien à leur envier. C’est ce qui arrive quand on soutient sa famille. Tout le monde te tourne le dos quand tes parents se font critiquer par les plus âgés. Je n’ai pas échappé à la règle.

« Shelly ! Faut que tu vois ça ! ». Un rassemblement de filles. J’avais pour habitude de les appeler les Gossip. Si tu veux un renseignement sur quelqu’un, faut se tourner vers elles. Ces demoiselles sont à jour sur toutes les rumeurs qui circulent dans la fac. Par chance, deux d’entre elles ont été victimes d’un photomontage l’an dernier et je les ai aidées à résoudre l’affaire. Maintenant, elles sont très reconnaissantes envers moi. « Je veux voir aussi, Beth. » « C’est une photo que la plupart des gens ont reçu sur leur boite mail il y a cinq minutes. Quelqu’un a volé les vêtements d’une nouvelle et a pris ce « vol » en photo. Parait que la fille est encore dans les vestiaires. »
Je secouais la tête. Pauvre fille. Premier jour et elle faisait déjà les frais de la connerie des gens. Je remerciai Beth d’un clin d’œil et continuait ma marche sur le parking, direction la voiture de ma sœur. Par chance, elle gardait toujours une tenue de rechange dans son carrosse. Je sortis un bout de ferrailles de mon sac et le glissa entre la fenêtre et la porte de la voiture. Miracle, ça s’ouvre. Maintenant, il ne restait plus qu’à aller vers les vestiaires.
« Allez, spectacle fini, tout le monde sort de là ! » Il y avait une foule de gens qui voulait voir le spectacle, et j’avais beau leur crier de partir, ils ne bougeaient pas. Il fallait donc utiliser la manière forte. Je me frayais un chemin dans le couloir et activa l’alarme incendie, ce qui eut pour effet d’affoler tout le monde et de les faire déguerpir. Moi, je rejoignais la nouvelle élève et lui lança le sac de rechange de ma sœur. « Bienvenue à Orlando » « Merci. Je peux savoir pourquoi tu as fait ça ? « Parce que je suis génial. Tu me rapporteras tout ça demain. » Et je sortais des vestiaires, prêt à rejoindre mon premier cours de la journée.

Midi était arrivé bien plus vite que ce que je le pensais. Les cours de la matinée étaient passionnants, contrairement à ceux que je pouvais avoir en sport. A nouveau, j’étais assis seul à ma table, dehors. J’en avais l’habitude maintenant, même si de temps en temps, ma sœur venait me rejoindre. Aujourd’hui, elle était assise avec les autres, et j’étudiais une enquête que j’avais en cours : celle de la photo des vêtements de la nouvelle. Cette dernière vint d’ailleurs s’asseoir en face de moi, son plateau à la main, et les vêtements de Blodwyn sur elle. « Crois moi, t’as pas envie de t’asseoir ici. » « Et pourquoi ? » « Parce que tu signes l’arrêt de mort de ta vie sociale dans cette fac. Tu vois, je suis pas le gars le plus apprécié ici, bien au contraire. » « Mais le seul qui est venu m’aider quand j’en avais besoin. » « Bonne réponse ! Moi, c’est Nathéan. » « Léana » « Nate, tu sais où est mon s… Pourquoi une autre fille que ta copine est assise avec toi et porte MES vêtements ? » « Léana, j’te présente ma sœur Blodwyn. P’tite sœur, Léana, nouvelle à la fac et victime du vol des vêtements dont tout le monde parle. « Ouais ok. Dis, tout à l’heure, on m’emmène au garage pour déposer ma voiture et on me ramène à la fac pour on dernier cours, ça te dérange de passer me prendre à la fac pour me ramener à la maison ce soir ? » « Seulement si t’interroges pour moi la classe huppée de la fac sur qui a pris la photo qui tourne. « Deal. » « Downey, regarde dans le ciel, vite, un OVNI ! » La voix venait des tables où étaient toujours assis les gens populaires de la fac. Ma sœur était déjà partie en trombe, pleine de rage, faisant fuser les insultes pour me défendre. Malgré ça, elle passait quand même son temps avec eux.
« C’est qui ceux-là ? » « L’élite de la fac. Les gens les plus cools qui existent, à ce qui parait. » « Et ta sœur traine avec eux. » « Te fais pas d’illusions, je faisais parti de ce clan-là avant. » « Et qu’est-ce qu’il s’est passé ? « Tu tarderas pas à le découvrir, crois moi. Aujourd’hui, c’est bien différent ici. Bon sinon, t’as fait quoi à qui, pour avoir droit à la foudre des élèves dès le premier jour ? » Et là commença le discours interminable de la malchance de cette pauvre fille. Déjà arrivée, déjà accostée par les relous infidèles de l’équipe de football, et déjà assaillie par la jalousie des copines bien trop possessives. Son discours fini, je m’excusai et pris mes affaires précipitamment.

Au loin, j’avais vu une demoiselle, et pas n’importe laquelle, vu que depuis 9 mois, elle était ma petite amie. L’an dernier, elle était dans le même cas que Léana, puis elle était devenue ma complice, avant d’avoir droit à une promotion canapé. Elle aussi, elle jouait pour deux équipes différentes, et là, je ne parle pas de sexualité. Elle connaissait bien ceux qui étaient mes amis à l’époque et qui, aujourd’hui, passaient leur temps à se moquer de ma famille, et accessoirement, de moi. « Hey », fis-je avant de déposer un rapide baiser sur ses lèvres. « J’ai besoin de toi. » « C’est le premier jour, et tu te la joues déjà preux chevalier ? » « T’as eu sport ce matin, non ? » « Et oui, dommage, t’as loupé ta chance de me rejoindre sous la douche », dit-elle en riant. « Tu peux me dire si t’as vu quelqu’un t’approcher du casier de la nouvelle ? » « C’est pour la photo ? J’en étais sur que t’allais poser la question ! Cady Johns, Sasha Michaels et Lily Simmons. « Merci, t’es la meilleure ! »
Un dernier baiser, et j’étais déjà parti. Mon cours de criminologie allait commencer, et vu que j’étais en avance, sur le programme, j’allais en profiter pour continuer mes recherches. Pas sur cette histoire de photo, non. Mon père savait un tas de chose. Il savait que je connaissais la combinaison de son coffre. Il savait que j’avais trouvé son autre cachette à documents. Ce qu’il ne savait pas, c’était que je possédais aussi ses codes confidentiels, qui me donnait accès à des documents du FBI top secrets. Il y avait un lien étroit entre les témoignages d’il y a quatre ans, et ceux de cette année. Mais quelque chose ne collait pas, comme si une partie de ces témoignages avaient été effacés. Du moins, pour ceux d’il y a quatre ans, ceux de cette année ayant une portée bien trop importante. Il y avait eu un flash, il y avait eu un bruit strident, mais l’importance du phénomène s’était cantonnée à un secteur réduit d’Orlando, comme si quelque chose avait empêché le flash et le bruit de se propager. Les fouilles autour du lac avaient été abandonnées très rapidement, mais les fanatiques de phénomènes inexpliqués s’étaient rassemblés pour trouver quelque chose. Rien. A part un morceau de ce qui semblait être du fer, mais qui n’en était pas selon les experts. Cette « preuve », j’avais réussi à la récupérer.

« Cal’ ? » C’était un TD, et on était tous installés sur des postes d’ordinateur. En fait, ce cours, c’était un peu du n’importe quoi. On faisait ce que l’on voulait, tant qu’à la fin du semestre, on rendait nos deux travaux. A ma gauche, il y avait Calvin, garçon persécuté que l’on peut surnommer Google ou Wikipedia tellement ses connaissances sont vastes. « Encore beson de mon génie, Nate ? « J’te le fais pas dire ! J’ai un morceau de ferraille, je sais pas trop quel alliage c’est, y a moyen que tu tentes d’identifier ça pour moi ? » « T’auras les résultats dans la soirée. » « T’es le meilleur ! » Calvin m’avait déjà aidé plein de fois. Ses connaissances en informatique et en physique/chimie m’étaient précieuses, et en tant qu’outsider, il avait toujours accepté de me donner un coup de main. Aussi parce qu’à l’époque où je faisais parti de « l’élite », j’avais toujours empêché les autres de s’en prendre à lui. Je lui donnais l’indice que j’avais voilé, empaqueté dans un petit sachet qui lui fit comprendre qu’il devait impérativement éviter de laisser des empruntes. « J’ai un autre truc à te demander. Est-ce que tu peux savoir la provenance d’un mail ? D’où il a été envoyé ? » « Montre moi lequel. « C’est celui de la photo. Elle a été transférée sur un PC avant d’être envoyé à tout le monde. » « Donne moi cinq minutes. » Et le voilà parti dans un délire informatique incompréhensible. Il cliquait d’un côté, tapait je ne sais quoi sur le clavier, et en deux temps trois mouvements, une liste de pseudos s’imprimait. Je n’avais plus qu’à trouver à qui appartenait chaque identifiant et voir si cela correspondait aux trois jeunes filles que m’avait citées Laasya. Par expérience, je savais que Lily Simmons avait pour pseudo « Bébé-Lily-x », ayant déjà eu affaire à elle. Cady Johns, elle, était plus formelle dans son choix, qui se résumait à « Cady-johns ». La seule personne à se retrouver dans la liste n’était autre que Sasha, la meilleure amie de ma sœur.

« Alors, qu’est-ce qu’elle t’a fait la nouvelle ? » 14h, stade de la fac. Je savais qu'elle avait son entrainement des cheerios à cette heure ci. « Bonjour, déjà, tu connais pas ? Et t'as pas une manière plus explicite de m'accuser d'avoir envoyer cette photo ? Pourquoi tu fronces le sourcil comme ça ? Tu doutes déjà de ma culpabilité ? Rapide. C'est pas grave, t'es sexy quand tu prends un air sérieux. » « Et tu peux pas répondre sérieusement à la question ? » « Elle m'a rien fait, ta nouvelle pote. Je la connais pas et je m'en fous, tu vois. Oh attends, est-ce que je dois l'appeler "ta nouvelle pote" ou "ta future petite amie" ? Parce qu'à mes souvenirs, ça avait commencé comme ça avec Laasya. Et puis, vu que c'est bien devenu la routine, du neuf te ferait surement du bien. Tu vois, je pense à ton bonheur. » « C'est tellement gentil de ta part ! Tu penses que je devrais tout plaquer et refaire ma vie ? Ah, ça te dit pas qu'on parte à Vegas ensemble ? On se marie, et on a deux beaux bébés blonds aux yeux bleus ! » Je roulai des yeux avant de partir. C'était pas elle, j'en étais sûr. J’avais du louper quelque chose. En attendant des nouvelles de Calvin, j'avais encore mes travaux d'intérêt général à faire.

« Bah alors, Natou, pourquoi t’es pas venu en mini short ? », annonça Lucas en me voyant entrer dans le centre communautaire, dans mon apparence normal. Il ne manqua pas de se faire pousser par Stevy, qui, d’un air dégoûté, ne s’empêcha pas de répondre : « T’es vraiment un putain de pervers, Lucas, merde ! » « Quoi ?! Je le laisserai carrément s’occuper de ma queue s’il était bonne ! ». Shanyce, allongée sur un banc à se faire les ongles, écoutait la conversation de loin. Elle posa alors son regard sur Lucas, se leva, et s’approcha de lui, un sourire sur les lèvres. « Tu crois vraiment qu’il serait plus doué que moi pour faire joujou avec ton joystick ? » « Mais quand tu veux, chérie ! Surtout que depuis que j’ai mon pouvoir, je regarde encore plus de films de cul, et j’suis devenu un pro ! Alors, quand ? » « On verra, quand je serais convaincue. ». Elle s’éloigna pour retourner s’asseoir sur son banc, replongeant le petit pinceau dans le vernis pour redonner de la couleur à ses doigts. Lucas, lui, tapa de la main sur le torse de Mehdi, les yeux rivés sur les jambes de Shanyce. « Elle, dans pas longtemps, je la baise ! » Mehdi roula des yeux, tandis que Stevy balançait une éponge à la gueule de Lucas. « Mais ta gueule, tu me dégoutes ! ».
La porte s’ouvrit avec fracas. Croyant que c’était l’agent de probation, seuls Mehdi et moi tournâmes la tête, mais ce ne fût que Calvin qui passa la porte. Il semblait affolé. « Il se passe quoi Cal’ ? », demandais-je avec inquiétude. « Je peux te voir en privé ? » « Ca va, c'est bon devant eux. » « Je t’assure que j’ai fait tous les tests possibles et inimaginables ! J’ai passé toute la journée dessus, j’ai fait tout ce que je connaissais, et j’en suis arrivé à une seule conclusion : je connais pas cette matière. J’ai fait des recherches sur internet pour comparer mes trouvailles et y a rien qui correspond. Ton morceau de ferraille, comme tu dis, ca existe pas. C’est un alliage inconnu. » Inconnu ? Ca n’existait pas sur Terre ? Voila qui était rassurant. C’était une preuve qui montrait que quelque chose était venu d’une autre planète sur Terre il y a quatre ans. Un sourire s’afficha sur mon visage, mais l’inquiétude me rattrapa bien vite. Cette fois-ci, une question se posait. Qu’est-ce qui s’était vraiment passé il y a quatre ans ? « Nate, s’il te plait, dis quelque chose parce que là, je commence à flipper et je me dis que je suis incompétent et j’ai l’impression que tu m’en veux parce que j’ai foiré et … » « Relax Cal’. Au contraire, t’as rempli ta mission. Tu te rappelles, le discours de ma mère y a un an ? Tu viens juste de prouver qu’elle n’avait peut être pas tord. Tu marches avec moi pour la suite de l’enquête ? » « Mec, tu viens de rendre ma vie complètement intéressante ! OUI ! » « Bon putain, Nat', tu vas nous expliquer oui ou merde ? » Et c'est là que l'explication commença.

« Nat’ ! » Marchant dans le parking, à 9h tapantes, je me retournai en entendant mon prénom. Derrière moi, Léana courrait en ma direction, un sac à la main. « Tiens, c’est le sac avec les affaires de ta sœur. » Je récupérai le sac, le passant sur mon dos pour retrouver mes mains libres. « Ca y est, j’ai trouvé l’auteur de la photo. Figure toi qu’il m’a fallut cogiter toute la soirée pour découvrir qui c’était, mais ça valait le coup. J’ai du revoir la liste des identifiants et les faire un par un, et y en avait un dans la liste que je connaissais pas du tout ! Et tu vois, j’ai un ami qui est grave doué en informatique, et il a finit par trouver d’où ça venait. Au début, j’y croyais pas, et j’ai fait quelques recherches sur la personne. Virée de ses deux derniers établissements, notamment à cause de troubles causés dans ceux-ci, et même d’une histoire de coucherie avec un prof. Un casier judiciaire bien rempli, des vols à l’étalage, possession de drogue et autres. Et tu sais qu’avec une recherche bien approfondie, on peut trouver des vieilles photos des personnes ? Tu sais, les anciens petits amis finissent toujours par poster les photos coquines de leurs ex quelque part. » Sur ces paroles, je sortais mon ordinateur de mon sac, et l’ouvrit sur une page montrant des photos dénudées. Devant moi, Léana ne disait plus rien, je pouvais même la voir suer. « Ca, c’est quand on s’amuse à jouer avec mon temps, et avec moi. Comme on dit, vaut mieux être seul que mal accompagné, et ta présence, je m’en passerai grandement ! Donc tu peux remballer tes faux sourires et dire adieu à ta vie sociable ici, et pour de bon, pas parce que tu traines avec moi. T’as voulu jouer à la fille qui prend une photo de ses vêtements et l’envoyer à tout le monde pour passer pour la victime ? Je vais jouer au même jeu que toi, et je vais faire suivre ces photos à tout le monde en précisant ce que tu as fait hier. Bienvenue à Orlando. » Sur ces mots, j’appuyais sur un bouton, et les téléphones portables autour de nous commençaient à sonner, signalant que les photos commençaient à faire le tour. Un sourire, et je poursuivais mon chemin sur le parking, croisant Blodwyn et Sasha. « A croire que c’était pas la bonne future petite amie, Nathéan. » « Tu vois, maintenant, je vais passer ma journée à pleurer parce que tu m’as fait des espoirs. J’étais sûr que c’était la femme de ma vie, et là, je suis déçu ! Tiens p’tite sœur, tes habits. » « C’est mort, tu les gardes, et t’as intérêt de les laver et à la main ! Nan, tu sais quoi, brûle les, j’en veux plus ! » Les filles tracèrent leur chemin, tandis que Calvin venait me rejoindre, un air intrigué – encore – sur le visage. « Il se passe quoi entre Sasha et toi ? Me dis pas que je me fais des films, ça se voit trop ! « Qu’est-ce qui se voit trop ? Laasya avait surgit de nulle part, et Calvin tourna la tête, gêné par la situation. « Que l’autre pauvre conne est complètement dégoutée. », dis-je en faisant un signe de tête vers Léana, avant d’attraper Laasya par la taille et l’embrasser.