Déposition n°2 – Interrogatoire n°23 – Sujet : Tawil Mehdi – Commissaire Molinez

« Monsieur Tawil, vous êtes le seul témoin de l’assassinat de votre fiancée mademoiselle Leïla Alaoui, également la dernière personne à l’avoir vu en vie, il est donc normal que l’on vous pose quelques questions. Dans votre première déposition vous aviez signalé avoir vu les hommes s’étaient attaqué à votre fiancée en train de fuir n’est ce pas ? » Mehdi avait les mains croisées et les coudes posés sur la table, le regard vide, les sourcils froncés et l’impression d’être à des kilomètres de là. « Je leur ai couru après mais j’allais pas assez vite. Ils étaient trois, portaient des capuches. Je vous ai déjà tout dis la première fois, c’est quoi le problème ? » « Exact, vous avez donné des descriptions très détaillées de la scène, bien que celle-ci vous soit naturellement très douloureuse. Vous dites avoir tout vu de loin mais il était trop tard lorsque vous êtes intervenu. Vous dites être arrivé au moment où elle se faisait étrangler c’est bien ça ? » « Pour la deuxième fois, oui ! » « Pourtant l’autopsie ne montre pas de trace d’étranglement. Ses poumons ont été retrouvés entièrement vidé, ses poumons atrophiés comme si elle n’avait pas respiré depuis des années, mais aucune trace d’étranglement… » « Vous insinuez que je mens là ? Je sais ce que j’ai vu, l’un d’eux était à genoux auprès d’elle en train de l’étrangler, sinon expliquez moi comment elle aurait été privé d’air comme ça ? » Une perle de sueur dégoulina sur sa tempe. Il mentait et il sentait que son histoire ne tiendrait pas debout longtemps. « Laissez moi être clair monsieur Tawil, avec le passé que vous avez, il vaut mieux que vous nous racontiez tout, parce que pour l’instant votre déposition laisse à désirer, il y a un certain nombre d’ombre que je compte bien éclaircir. Pour l’instant nous n’avons que votre point de vue, et que vos empreintes sur elle, donc soit vous ne nous dites pas tout, ce que je crois, soit cette histoire relève du surnaturel ! » « Ces types avaient des pouvoirs, ils l’ont tué sans la toucher » ça il ne pouvait pas le dire, personne ne le croirait et ce serait sans doute une occasion en or de le foutre chez les fous ou en taule. Pourtant il savait ce qu’il avait vu et ne comptait pas en rester là. Quoi que ces « choses » soit, il ne les laisserai pas impunis.

Arrestation n° 8 – Interrogatoire n°49 – Sujet : Tawil Mehdi – Inspecteur Stanovitch

« Mehdi, entre nous, il vaudrait mieux que tu nous dises où est passé l’argent, jusque là tu t’en es toujours tiré avec quelques travaux d’intérêt généraux, mais il va arriver un moment où tu va rejoindre ton frère en prison et compte pas sur le directeur pour te faire partager la même cellule. Mehdi ? T’écoute ce que je te dis ? » L’inspecteur claqua des doigts et le jeune homme détourna son regard de la fenêtre sur sa droite. « Désolé, elle est nouvelle la fille là bas non ? Elle est affectée à quel service ? » L’inspecteur regarda à son tour par la fenêtre quelques secondes se laissant divertir par les observations de son interlocuteur. « Pas moche ! Vous pensez avoir une chance ? Je pense que oui, surtout que j’ai remarqué que vous ne portiez plus votre alliance, le divorce a été prononcé ? ». Stanovitch regarda ses mains puis secoua la tête avant de taper du poing sur la table. « Je sais ce que tu essayes de faire là ! » En effet, l’inspecteur Stanovitch connaissait particulièrement bien le jeune homme puisque c’est lui qui s’occupait de son cas à chaque arrestation. Lors des nombreuses gardes à vue auxquelles Mehdi avait eu le droit, un semblant de lien s’était crée entre eux deux. Il était arrivé plusieurs fois que l’inspecteur se retrouve à confier des choses sur sa vie personnelle, questionné par la curiosité du jeune homme. « Alors, l’argent, tu l’as planqué où ? » « Je l’ai dépensé, j’avais plus de clopes, et il me fallait un nouveau blouson en cuir, d’ailleurs c’est celui-ci, vous le trouvez comment ? J’ai hésité avec un noir, mais j’me dis que le marron ça fait plus classe… » « Tu te fous de moi ? Y’avait bien plus que la somme d’un paquet de cigarette et d’un blouson » « Oui mais en cuir, du vrai, touchez ». Stanovitch posa ses coudes sur la table pour se rapprocher du jeune homme. « Mehdi, ce couple est l’un des plus riche de la ville, ils peuvent te faire enfermer en un claquement de doigt. Je te rappelle que tu as utilisé leur argent, qui à la base était destiné à des œuvres caritatives, pour pouvoir jouer à un tournoi de poker illégal. Estime-toi heureux qu’ils ne te collent pas de procès à condition que tu rendes tout l’argent. Après ça tu auras quelques temps de TIG, mais ça tu connais ça devrait pas te poser de problème. » « J’accepte si je peux garder le blouson » « tu crois que t’es en mesure de négocier là ? Je rêve, faut que tu te réveilles Mehdi ! T’as 23 ans et tout ce que tu sais faire de mieux c’est chauffer les bancs de commissariat. » « Faux, j’suis inscris à la fac et j’suis plutôt bon en math. Je fais partie de l’équipe de soccer et là aussi je suis doué, j’ai même marqué le but de la… » « On va pas y passer la nuit ! Est-ce que tu acceptes les conditions ? ». Il n’avait pas le choix.

Travaux d’Intérêt Généraux – après l’arrivée du 2ème vaisseau.

Mehdi fumait sa cigarette en regardant un match de football US retransmis sur un poste de télévision placé dans la salle principale du centre de probation. Là où lui et 4 autres jeunes « délinquants » devaient se réunir chaque jour afin de faire quelques tâches pour la société. Alors que Mehdi et Nathéan étaient tranquillement avachis sur leur chaise, obnubilés par le match, Stevy débarqua d’un pas déterminé dans la pièce. « Vous bande de sales cons là ! Qui est l’abrutit qui a complètement cramé ma veste ? » Elle tendit un bout de tissus consumé par le feu. « Ca me fait vraiment pas rire, vous êtes une bande de naze ! » Les deux garçons s’étaient retournés en même temps pour regarder le reste de veste que Stevy leur montrait. Petit à petit qu’elle s’énervait, une flamme sortait de son bras. « C’est pas possible… » Lâcha Mehdi en voyant ça. Lorsque Stevy s’en aperçu elle commença à paniquer ce qui fit augmenter la puissance de la flamme. « Bordel mais aidez moi, j’suis en feu là !! » C’est alors que Lucas passa sa tête par la porte « Qui a dit ça ?! » répondit-il instinctivement. Alors que ce dernier commençait déjà à retirer son pantalon pensant pouvoir éteindre la flamme avec son urine, Mehdi était parti chercher un seau d’eau qu’il jeta sur Stevy. Aussitôt la flamme s’éteignit « Tu t’en tireras pas comme ça ! » « De rien ouais ! ». Lucas se mit à applaudir en se marrant « J’adore, merci pour le spectacle, c’est donc de toi que viens l’expression : avoir le feu au cul ? » Il s’approcha de Mehdi prêt à lui donner une petite tape sur l’épaule mais par réflexe le marocain anticipa son mouvement et poussa Lucas. A la surprise générale Lucas se vit reculer de quelques mètres jusqu’à ce qu’il heurte Shanyce de plein fouet qu’il entraina dans sa chute. « Wow… » Mehdi resta bloqué sur cette action et regarda les autres.
Très rapidement, ces nouveaux évènements furent l’objet de leurs conversations. Sans comprendre pourquoi, chacun d’entre eux voyaient certaines de leur capacité s’intensifier de manière surnaturelle. Mehdi s’empressa de voir les limites de ce nouveau don, la force qu’il déployait, la vitesse qu’il atteignait, l’agilité qu’il commençait à avoir, tout ça le rendait curieux mais il ne savait en aucun cas comment contrôler tout ça. Tout ce qu’il savait, c’est que ce serait un atout pour atteindre son but et se venger.